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Книга Французские сказки / Contes de fées français - София Андреевна Бакаева

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haut ces paroles :

— Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fi lle n’en mourra pas : il est vrai que je n’ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d’un fuseau ; mais au lieu d’en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent[79] ans, au bout desquels le fi ls d’un Roi viendra la réveiller.

Le Roi, pour tâcher d’éviter le malheur annoncé par la vieille, fait publier aussitôt un édit, par lequel il défendait d’avoir des fuseaux chez soi sous peine de mort. Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs maisons de plaisance, il est arrivé que la jeune Princesse courant un jour dans le château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu’au haut d’un donjon dans un petit galetas, où une bonne vieille était seule à fi ler sa quenouille[80]. Cette bonne femme n’avait point entendu parler des défenses que le Roi avait faites de fi ler au fuseau.

— Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse.

— Je fi le, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.

— Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ?

Elle a pris le fuseau, étant fort vive, un peu étourdie, s’est percée la main, et est tombée évanouie.

La bonne vieille, bien embarrassée, crie au secours : on vient de tous côtés, on jette de l’eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l’eau de la reine de Hongrie[81] ; mais rien ne la faisait revenir. Alors le Roi, qui était monté au bruit[82], s’est souvenu de la prédiction des Fées, et jugeant bien qu’il fallait que cela est arrivé, parce que les Fées l’avaient dit, fait mettre la Princesse dans le plus bel appartement du palais, sur un lit en broderie d’or et d’argent.

Elle était belle comme un ange ; parce que son évanouissement n’avait pas ôté[83] les couleurs vives de son teint : ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l’entendait respirer doucement, ce qui montrait bien qu’elle n’était pas morte. Le Roi ordonnait qu’on la laissait dormir, jusqu’à ce que son heure de se réveiller est venue.

La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, quand l’accident est arrivé à la Princesse ; mais elle en était avertie en un instant par un petit nain, qui avait des bottes de sept lieues (c’était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d’une seule enjambée).

La Fée est partie aussitôt, et on l’a vu au bout d’une heure arriver dans un chariot tout de feu, traîné par des dragons. Le Roi lui présente la main à la descente du chariot. Elle approuve tout ce qu’il avait fait ; mais comme elle était prévoyante, elle a pensé que quand la Princesse viendrait à se réveiller, elle serait bien embarrassée[84] toute seule dans ce vieux château.

Voici ce qu’elle fait : elle touche de sa baguette tout ce qui était dans ce château (hors le Roi et la Reine), gouvernantes, fi lles d’honneur, femmes de chambre, gentilshommes, offi ciers, maîtres d’hôtel, cuisiniers, marmitons, galopins, gardes, suisses, pages, valets de pied ; elle touche aussi tous les chevaux qui étaient dans les écuries, avec les palefreniers, les gros mâtins de basse-cour, et Pouffe, la petite chienne de la Princesse, qui était auprès d’elle sur son lit.

Après qu’on les avait touchés, ils se sont endormis tous, pour ne se réveiller qu’en même temps que leur maîtresse, afi n d’être tout prêts à la servir quand elle en aurait besoin[85].

Tout cela s’est fait en un moment ; les Fées n’étaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir embrassé[86] leur chère enfant, sortent du château, et font publier des défenses à qui que ce soit d’en approcher[87].

Ces défenses n’étaient pas nécessaires, car il était apparu dans un quart d’heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y aurait pu passer[88] : en sorte qu’on ne voyait plus que le haut des tours du château, encore n’était-ce que de bien loin.

Au bout de cent ans, le fi ls du Roi qui régnait alors, et qui était d’une autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, a demandé ce que c’était que ces tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais ; chacun lui a répondu selon qu’il en avait ouï parler[89].

Les uns disaient que c’était un vieux château ; les autres que tous les sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu’un Ogre y demeurait, et que là il emportait[90] tous les enfants qu’il pouvait attraper.

Le Prince ne savait qu’en croire[91], lorsqu’un vieux paysan a pris la parole, et lui a dit :

— Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai entendu dire de mon père qu’il y avait dans ce château une Princesse, la plus belle du monde ; qu’elle devait y dormir cent ans, et qu’elle serait réveillée[92] par le fi ls d’un Roi.

Le jeune Prince à ce discours s’est senti tout de feu ; il a cru sans hésiter qu’il mettrait fin[93] à une si belle aventure ; et poussé par l’amour et par la gloire, il a résolu[94] de voir sur-le-champ

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